
Impacts sur les territoires
Un aménagement territorial optimisé par la e-logistique ?
NON ! La logistique des pure players bouleverse nos territoires.
Comment le e-commerce redessine le territoire en 3 chiffres clés
- Le e-commerce réclame 10 % de surface supplémentaire pour ses entrepôts
- La livraison des colis c’est 20% du trafic actuel
- Le trafic routier engendré par le système de livraison occupe 30% de la voirie
Densification sous contrainte
Le e-commerce est gourmand en entrepôts : ils revendiquent des besoins grandissant de surfaces supplémentaires, environ 10 %[1]. Ainsi, leur part dans les bâtiments à vocation économique a triplé entre 2000 et 2019. Il entraîne des besoins croissants en matière de logistique. En effet, l’augmentation des achats e-commerce densifie inévitablement le trafic en zone urbaine. La livraison des colis vers des particuliers représente 20% du trafic actuel et occupe 30% de la voirie[2]. Sur l’ensemble du territoire, la non-coopération entre les différentes collectivités conduit à une planification insatisfaisante, voire problématique, des activités logistiques.
Ainsi, certaines collectivités locales voisines créent des zones logistiques concurrentes qui nécessitent chacune d’importants investissements d’infrastructures, de grands entrepôts se créent en dehors de toute zone fléchée vers la logistique, les possibilités d’embranchement avec le rail ou la voie d’eau ne sont pas utilisées, les petits entrepôts urbains peinent à être créés alors qu’ils pourraient éviter des flux en zones denses.
A l’encontre des politiques de revitalisation des centres-villes
Alors que l’État et les collectivités multiplient les plans d’investissement pour soutenir le commerce de proximité et favoriser la revitalisation des centres-villes et des territoires ruraux, le développement de pure players, avec l’expansion de leurs entrepôts logistiques, va à l’encontre de cette politique de soutien. Une réalité d’autant plus cruelle au regard de la crise sanitaire qui a entraîné la fermeture de nombreux commerces.
Enfin, sur les plateformes de e-commerce, la consommation devient un acte solitaire alors que dans le commerce traditionnel c’est une activité collective ce qui impacte les relations sociales et locales sur tout le territoire.
SOURCES
[1] D’après l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME)
[2] IBID